
Avant d’adopter un chat, vous vous posez la question : « dois-je laisser mon chat sortir ? ».
Selon une croyance fausse, mais bien implantée dans les esprits, un chat d’extérieur est plus heureux qu’à l’intérieur. Pourtant, un chat dehors est confronté à de nombreux dangers auxquels on ne pense pas… jusqu’à ce qu’ils nous tombent dessus !
Quand Minet sort, son espérance de vie moyenne est de 4 à 5 ans, alors que celle d’un chat d’intérieur est de 15. Il peut même aller jusqu’à 20 ans lorsqu’il vit heureux dans un espace sécurisé.
Découvrez ce qui menace votre matou dehors et quelles sont les solutions pour offrir à votre chat une liberté en toute sécurité.
Les dangers qui attendent un chat dehors
On ne pense souvent qu’aux voitures lorsqu’on prend la décision de laisser sortir son chat. Les propriétaires vivant à la campagne sont nombreux à croire leur matou à l’abri des dangers. Pourtant, il existe de nombreuses menaces.
Les dangers de l’extérieur pour le chat lui-même
Outre la circulation (un chat peut se balader jusqu’à plusieurs kilomètres de chez lui, notamment quand il n’est pas castré), votre chat peut être confronté à :
- L’empoisonnement : un rat titubant après avoir consommé de la mort au rat, du goudron frais léché sur ses pattes, des poudres toxiques de toutes natures restées sur le pelage puis nettoyées par léchage, une plante toxique grignotée…
- Les mauvaises rencontres : avec des humains peu amicaux voire sadiques, avec des chiens, avec des vermines, rongeurs et autres ou même des animaux sauvages agressifs, avec d’autres chats défendant leur territoire et, dans certaines zones, avec des chasseurs qui les confondent avec une proie…
- Les maladies : malgré la vaccination, dont vous pourrez lire le détail dans notre article dédié, certaines maladies ou même certaines souches ne peuvent pas bénéficier de mesures préventives.
L’exemple le plus parlant est celui du coryza : le vaccin est efficace, mais seulement sur certaines souches. Ainsi, même un chat vacciné peut attraper un coryza virulent lors d’une rencontre à l’extérieur. De même, lorsque votre matou se trouve en contact avec le calicivirus, tout comme avec la teigne, il n’a pas pu bénéficier de mesures préventives efficaces. Seuls les soins vétérinaires coûteux pourront en venir à bout (et pas toujours). - Les pièges : posés pour d’autres animaux et tout aussi efficaces sur votre petit félin.
- Le vol : pour le garder, le revendre ou pire.
- L’enfermement : le chat se cache dans un garage, une cave, la porte se referme pour plusieurs semaines sans que personne ne l’ait vu et il meurt de faim et de soif.
- Les barbelés de clôture : ils provoquent des blessures parfois dramatiques…
- Les clôtures électriques : particulièrement stressantes pour nos petits félins, qui ne peuvent savoir si elles sont allumées ou non et se prennent des décharges aléatoires.
Un chat est un animal nocturne. Il aime le crépuscule.
Pourtant, laisser son chat dehors la nuit est encore plus risqué, puisqu’il peut être attiré par les phares des voitures et sera moins visible. Sa vie est, là encore, en danger.
Les conséquences pour vous, quand votre chat vagabonde dehors
On ne se rend pas compte, non plus, à quel point notre chat peut être source de conflits avec le voisinage. En effet, si nous l’aimons et supportons avec joie ses petites habitudes parfois cavalières, nos voisins n’ont pas forcément le même regard et ça peut être légitime.
Or en sortant, notre félin peut :
- voler un repas lors d’un barbecue ou lécher un plat dans une cuisine ouverte l’été ;
- uriner sur les plantes et les fleurs et en faire mourir certaines ;
- multiplier les déjections sans les recouvrir dans les jardins avoisinants ;
- Ignorer royalement la notion de propriété et entrer dans la maison d’une personne allergique pour y semer des poils ;
- faire d’oiseaux ou souris domestiques un festin en s’invitant dans des maisons où ces animaux logent paisiblement ;
- se bagarrer avec un autre animal de compagnie qui défendra son territoire ;
- se régaler de certains oiseaux en voie de disparition, ce qui est catastrophique pour la biodiversité…
À noter : la divagation d’animaux domestiques est illégale, en effet, l’art. L211-19-1 du Code rural prévoit dans ce cas que l’animal puisse être envoyé en fourrière voire euthanasié.
Par ailleurs, le propriétaire est juridiquement responsable des dégâts matériels et physiques causés par son animal, même si ce dernier s’est égaré ou échappé (article 1243 du code civil).
Comment protéger son chat de l’extérieur ?
L’une des premières mesures à prendre est la stérilisation. En effet, un chat castré étendra son territoire moins loin, entrera moins en compétition avec ses congénères et limitera les cas de maladies sexuellement transmissibles telles que le sida du chat (également appelé FIV, il se transmet aussi par morsure).
Pour éviter à son chat de s’échapper, sécuriser ses fenêtres
Il existe aujourd’hui de nombreux modes de sécurisation des fenêtres. On en trouve dans les animaleries en ligne comme chez des spécialistes de clôtures ou d’anti-fugues pour chats. Sous forme de filets transparents et peu visibles, ils évitent aux chats d’appartement de s’échapper par la fenêtre.
Attention ! Choisissez un modèle suffisamment stable, résistant aux UV et variations de températures, tous les filets ne se valent pas. Nous recommandons les modèles vendus par des spécialistes plutôt que ceux issus d’animaleries discount, souvent meilleur marché, mais moins solides et efficaces.
Vous trouverez aussi des modèles pour fenêtres coulissantes. Ils n’ont pas besoin de perçage ce qui est particulièrement pratique quand on est locataire.
Enfin, pensez aussi à la grille de protection pour fenêtre oscillo-battante, afin d’éviter le drame si le chat s’y coinçait.
Pour les plus bricoleurs, un grillage bien attaché peut aussi faire l’affaire.

Empêcher un chat de fuguer du jardin
Dans les jardins, on peut ajouter différents accessoires.
- Un enclos spécial chat, également appelé catio ou patio pour chat.
- Une clôture électrifiée ou anti-fugue qui empêche votre chat de sortir, mais bloque aussi les intrus. C’est en général assez onéreux et, selon la nature du chat, peut s’avérer stressant, mais en l’absence d’autres solutions, cela protégera sa vie.
- Un « oscillot cat proof fence ».
- Des ceintures d’arbres en fil métal pour éviter au chat de s’échapper par un mur à partir d’une branche d’arbre…
- Une clôture de protection.
Le mode anti-fugue devra être adapté à la configuration de votre jardin, à sa taille et à sa clôture, ainsi qu’à votre budget. Si vous voulez éviter de devenir le portier de votre chat, pensez à poser une chatière sur une porte de votre maison, c’est bien pratique !
Sortir son chat en toute sécurité
Si malgré tout, vous souhaitez voir votre matou dehors, vous pouvez le promener en laisse et en harnais. Cela exige un apprentissage, mais ça fonctionne sur les chats.
Notez que certains chats, après avoir mis le museau à l’extérieur, peuvent vous redemander des sorties plus fréquentes que prévu. Cela demande donc de bien y réfléchir !
Quand vous calculez le budget protection de votre chat, n’oubliez pas de prendre en compte les économies de frais vétérinaires que vous réaliserez après avoir installé votre matériel !

Comment s’occuper d’un chat qui ne sort pas ?
Un chat qui ne sort pas est généralement plus câlin et plus proche de son maître. Il n’est pas pour autant plus casanier si vous le stimulez.
Comment occuper son chat en intérieur ?
Plusieurs objets sont incontournables.
- Des jouets, notamment des plumeaux pour courir, sauter, se dépenser, laisser s’épanouir l’instinct chasseur.
- Un ou plusieurs arbres à chat de qualité, notamment près des fenêtres, pour escalader, aiguiser ses griffes, renouveler sa gymnastique quotidienne et profiter d’un poste d’observation en hauteur.
- Des griffoirs de différentes formes, verticaux, à plat, et de différentes textures : carton, sisal… dans chaque pièce afin de préserver le mobilier.
- Des plateformes ou des espaces en hauteur pour que son espace soit en 3D, conformément à ses besoins.
- Des jeux de stimulation et de recherche de friandises : attention à ne pas en abuser.
Un chat d’intérieur doit bénéficier d’un environnement enrichi en stimuli.
Essayez de jouer avec lui au moins 2 fois par jour entre 10 et 15 minutes.
Comment calmer un chat qui veut sortir ?
L’idéal est d’habituer son animal dès chaton à ne pas sortir. Toutefois, il est possible, notamment en cas de déménagement, de changer ses habitudes. Calmer un chat qui veut sortir demande de la patience.
Dans un premier temps, il risque de gratter à la porte d’entrée et de miauler. N’y prêtez pas attention, ignorez-le. S’il voit que son comportement est renforcé, il continuera. Si ses revendications sont sans effet, il finira par abandonner, à plus ou moins long terme, selon son caractère !
Ensuite, détournez-le de sa demande. Invitez-le à jouer, proposez-lui autre chose qu’une sortie.
Enfin, dissociez la porte d’entrée de la sortie. Modifiez la configuration de l’entrée, associez-y des jouets et des sources de distraction.
Rappelez-vous que dans tous les cas, dehors ou dedans, un chat dort 80 % du temps !
Il a surtout besoin de protection dans notre environnement, car sa nature n’y est pas adaptée. Il n’a pas le réflexe de fuir devant une voiture et peut se retrouver paralysé de peur au milieu de la route. Il n’a pas, non plus, conscience de l’agressivité de certains humains, surtout lorsqu’il est dorloté et confiant. Ces paramètres amènent à ce qu’un chat d’intérieur coûte 66 % de moins en frais vétérinaires.
Entre une espérance de vie de 4 ou 5 ans ponctuée d’absences et d’inquiétudes, et une vie de 15 à 19 ans auprès de vous, à vous de (bien) choisir pour votre chat !
Emma Ménébrode, Ailurophile depuis toujours et rédactrice web.